Printemps 2053

Au cours du printemps 2053, j’ai sillonné la France à vélo. Pendant 6 semaines, j’ai parcouru plus de 1000 km (1), emprunté des centaines de routes à travers le pays. Je n’avais pas de destination, pas de trajet défini à l’avance, ni même de carte. Mon errance sur les routes de France, je la voulais la plus libre possible, la plus à même de provoquer des rencontres. Voilà mon objectif: rencontrer des inconnus, au hasard de mon voyage, recueillir leurs témoignages.
 
Je pense que chacun d’entre nous avons des histoires à raconter, des histoires personnelles qui finalement dévoilent bien plus de choses que ce qu’elles prétendent. Ces récits racontent une époque, des territoires, la complexité et la tendresse des relations humaines. À travers ce projet sur les routes de France, j’ai souhaité capter des témoignages de notre société. Lors des conversations informelles avec les habitants rencontrés sur mon chemin, et avec leur accord, j’ai pris soin d’enregistrer nos échanges à l’aide d’un dictaphone. Le dispositif se voulait le plus discret possible, pour que l’on oublie sa présence, que l’on parle librement et sans artifice.
 
Le projet ne pouvait se faire autrement qu’à vélo, et seul. Il n’y a pas meilleur moyen de rencontrer des habitants et d’engager une conversation. Les sacoches sur le vélo indiquent que je suis en voyage, cela attire les curieux et la sympathie. On me demande où je vais, ce que je fais là, on me propose de l’eau, de venir prendre un café. Il n’est pas rare non plus que l’on m’offre l’hospitalité le temps d’un repas ou d’une nuit. Que ce soit en achetant une viennoiserie à la boulangerie, assis à la table d’un café ou posé sur un banc après plusieurs heures à pédaler. À vélo, tous les moments sont propices à la rencontre. Toute la difficulté est là, savoir saisir les occasions, inciter à la conversation, accrocher une histoire, la laisser se dérouler.
(1) 1318 km pour être exact.
 
 
voyage à vélo
Carte de France avec le trajet à vélo
Le voyage a débuté à Nevers et s’est terminé 40 jours plus tard à Orlu dans les Pyrénées.

Chaque semaine, je publierai le récit d’une des personnes rencontrées lors du voyage. Ces récits sont les transcriptions d’une partie des enregistrements réalisés au cours de cette aventure. Un grand merci à ceux sans qui le projet n’aurait pas pu voir le jour, ceux qui ont pris le temps de partager une conversation, ceux qui m’ont invité à prendre un café, un repas, ou offert leur hospitalité pour une nuit. Ce projet leur est dédié.

Le lien du premier récit http://perspecteurs.fr/printemps-2023-la-fin-dun-metier

 

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